ARDENNES MEGA TRAIL 2012

Mon objectif principal cette année est de prendre cinq points sur des courses pour participer en 2013 à l'UTMB avec Christof et Bernard.
Deux passages obligés sont dans mon calendrier : Ardennes Méga trail de 88 kms et qui vaut trois points et le trail du Luxembourg le 22 septembre de 108 kms et qui vaut aussi trois points.

Mon premier objectif a été atteint ce samedi 30 juin. Aprés une préparation sur plusieurs mois et deux trails de 50 kms, j'ai pu réussir à franchir cette première étape et elle n'a pas été simple à franchir.
Les témoignages que j'ai pu lire sur cette course, en ressortaient une course trés trés difficille. En effet, 4800 D+ sur 88 kms, cela vous donne tout de suite la topographie et les difficultés qui vous attendent.

J'essayais depuis plusieurs jours de faire abstraction de toutes ces informations et de me concentrer sur mon objectif.

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Pause pipi (mais pas de photos ) 

Retrait des dossards et contrôle des sacs.

Avec quelques loulous, nous avions décidé de partir dans l'aprés-midi du vendredi 29 juin pour arriver assez tôt pour récupérer les dossards et de prendre un bon dîner avant de prendre nos chambres dans une petite auberge, à quelques kms du départ les Hautes-Rivières. D'ailleurs, le patron de l'auberge nous laissa un souvenir assez particulier sur la gestion des chambres.
Sur le coup de 23 heures, nous fermions les lumières car un réveil à trois heures du matin allait faire tout drôle.
Le départ de la course est donné à cinq heures et nous voulions prendre le petit déjeuner offert par l'organisation et être présent au briefing avant course vers 4 h 30.
Depuis le temps que je pensais à cette course, je me retrouvais enfin dans le sas de départ.

Mando, JP, Salva, Moi, Danidou et Xavier.

Départ de la course.

Avec ma deuxième obsession : une bière .

J'avais promis de rester quelques kms avec les copains pour ne pas partir trop vite et je profitais de ces moments pour apprécier, encore plus longtemps leur compagnie et inconsciemment peut être, je savais que j'allais vite me retrouver seul , enfin pas vraiment, mais je serai accompagné de la souffrance solitaire.
Les premiers kms, j'écoutais beaucoup mon corps pour ne pas partir trop vite etessayer de me rassurer sur l'état de ma forme. Après quelques kms, je quittais les copains, san strop me retourner et me sentant un peu impoli sur le moment.
Pour avoir participer à des courses comme la CCC, le trail de la vallée des lacs ou encore deux fois à la Bouillonnante, je ne pensais pas un instant que j'allais vivre des moments difficilles voire semblables à ceux que j'avais connu à la TDS avant d'abondonner.
Ce trail est une succession de montées et descentes avec des dénivellés positif allant de 150 à 350 mètres sur des longueurs de 1000 à 3000 m.
Mon état physique était au beau fixe jusqu'au 30ème kms mais petit à petit, je sentais une fatigue s'installait et qui me quitterait plus jusqu'à l'arrivée. Mais cette fatique était du à cette succession de montées et descentes et même parfois de l'escalade.
J'avais hésité de prendre mes bâtons pour cette course et j'ai bien fait de les prendre.

Une particularité de cette course, entre autres de sa difficulté, est l'auto-suffisance alimentaire et aux ravitaillements, de l'eau uniquement. Une gestion pas trés facile même si je commence à avoir de l'expérience. J'essayais de m'alimenter mais mon estomac, comme d'habitude, commencait à ne plus rien vouloir. J'avais emporté des bananes, des barres et des gels et quelques noix de cajou.
La température était trés variable tout au long de ces heures passées dans les forêts. On passait du chaud au trés frais.
Arrivé au 50ème km, je prenais un peu plus de temps pour récupérer et surtout, je devais rester calme. Pas de stress, j'ai qu'un objectif. C'est un mental que je devais aussi travailler pour préparer les futurs grandes courses. Les moments difficilles se gèrent et ne peuvent durer. Je crois qu'après cette course, j'ai franchi un autre cap dans ma préparation mentale .
Au 60ème kms, je réussissais à contacter les loulous et j'apprenais, avec peine, l'abondon de Danidou. Malgré cela, Danidou me motiva encore plus pour continuer.

Une obsession ne vient jamais seule. En effet, l'envie de boire autre chose que de l'eau m'envahit l'esprit et je ne voyais qu'une chose : une bonne bière.
Mais sur le parcours difficille de trouver ce type de boisson. Par contre, je profitais de boire du coca, qui était prévu pour les bénévoles sur le parcours.
Les moments de galère s'évaporaient au fur et à mesure des heures et des kms qui passaient. Et je sentais même que mon cerveau ne réfléchissait plus et il n'y avait plus que deux jambes et un tronc qui se tenaient sur deux bâtons et qui avançait dans la forêt ardennaise.
Les ardennes ont connu des combats trés féroces pendant la deuxième guerre mondiale et je pense, que pour moi, ce fut aussi un combat féroce.
Mais cette bataille a été récompensée par un passage sur la ligne d'arrivée avec un temps de 17 h 37 et un 92 kms et 4440 D+ et surtout les trois points.

http://connect.garmin.com/activity/194431220

Un des loulous, JP, m'accompagna les derniers hectomètres et ce fut un grand bonheur de tous les revoir sur la ligne d'arrivée.
Aprés la ligne, je fus courbé sur une des barrières de sécurité, ivre de bonheur et de fatigue et je lâchais quelques larmes avant de reprendre mes esprits et d'apprécier le verre de bière, que Mando m'avait si gentillement apporté.
Aprés quelques échanges avec les loulous et une douche froide, nous reprîmes le chemin du retour avec une    arrivée sur HAGONDANGE vers deux heures du matin.
Et à l'heure où je dépose ce post sur mon blog, je suis encore sous l'effet de la course que je viens de vivre, un mélange de fatigue, d'exaltation et endorphiné mais heureux d'avoir combatu contre l'au-delà des barrières du plaisir sportif.
Place maintenant à quelques jours de repos et ensuite, je prépare le trail du Luxembourg avec la 6000 D entre temps ( fin juillet ).
A bientôt et encore merci à tous pour vos messages.
Carmine